La Lettonie en revue 04/12/2021

Take note – story published 2 years ago

Les articles ont été sélectionnés du 17 au 3 décembre 2021 et portent sur l'actualité politique, une commémoration historique, l'actualité culturelle et sur les tensions entre les médias publics et les hommes politiques lettons.

Au Centre d’art Mark Rothko à Daugavpils – cinq expositions de fin de saison

Le centre d’art Mark Rothko à Daugavpils travaille actuellement en « régime vert », et y ont été inaugurées cinq nouvelles expositions qui clôturent la dernière saison artistique de cette année. Mais, à partir du 27 novembre les œuvres de la collection du Centre Rothko seront visibles à l’auditorium de Liepāja « Lielais Dzintars ».

« Nous sommes entrés dans un nouveau rythme, une nouvelle dimension, peut-être même une nouvelle pensée de la culture » a affirmé le directeur du Centre d’art Mark Rothko Māris Čačka.

Dans l’exposition « L’amour est un virus cosmique » sont visibles les œuvres du pionnier de l’art optique des années 1960 Mike Kinder.

« Il a développé son style d’après des formes et des espaces plus grands. C’est tout le contraire de Mark Rothko qui a commencé avec le réalisme et ensuite à travers le surréalisme, a renoncé au morcellement et à la ligne en parvenant aux grands carrés. Mike Kinder a pris un autre chemin, même s’il s’est inspiré des œuvres peintes de Mark Rothko. Il a même copié ses œuvres de la période classique. Toutefois, il s’est cherché et s’est trouvé dans cette opart rythmique, géometrique, léger. »

Aux côtés de l’artiste américain, une artiste française Elisse Marchal avec l’exposition « The Space Between ». D’après la commissaire d’exposition Tatjana Cernova, il s’agit d’un point de vue conceptuel sur la peinture et sur l’influence de l’artiste sur le ressenti du spectateur et sur sa perception. Il est possible d’y voir trois cycles d’œuvres – « Horizons », « Cadres » et « Jalousies », des noms qui dialoguent avec le minimalisme que l’artiste emploie dans ses œuvres.

L’artiste allemand, Daniel Fuchs dans son exposition « La Création » expose des œuvres en bois. Les formes naturelles, la géographie et les ornements sont rassemblés pour créer des œuvres évoquant la peinture. La commissaire d’exposition note que pour certaines œuvres l’artiste a travaillé 750 heures.

Les expositions d’artistes étrangers sont complétées par les œuvres d’artistes lettons. Le peintre Janis Kupčs dans l’exposition de peintures « Romances brutales » et une rétrospective d’œuvres lithographiques de Ilze Libiete « Le chemin vers la mer ».


La Réunion des ministres des Affaires étrangères à Riga du 30 novembre au 1 décembre

 

Le 30 novembre et le 1er décembre à Riga s’est tenue la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’OTAN. Au centre de l’attention cette fois – la situation en Biélorussie et à la frontière Ukrainienne. Les membres de l’Alliance ont envoyé un message à la Russie – si des actions agressives sont entreprises de la part de la Russie envers l’Ukraine, il doit être pris en compte qu’elles entraîneront des conséquences de la part des pays membres de l’OTAN.

Le message des pays membres de l’OTAN est clair – la Russie n’aura pas de droit de veto en ce qui concerne les questions de  sécurité de l’Ukraine.

En premier lieu une condamnation sévère a été exprimée concernant les actions du régime d’Alexandre Loukachenko qui a provoqué une crise migratoire de manière artificielle. La solidarité de l’OTAN a été exprimée pour les pays qui font face à ces difficultés y compris la Lettonie.

Bien que l’OTAN ne soit pas à l’origine des sanctions économiques, les alliés ont profité de l’Alliance comme plateforme pour évoquer ce sujet.

En second lieu, l’inquiétude sur la possibilité d’actions agressives de la Russie sur la frontière Ukrainienne. Les promesses d’agir de manière efficace et d’instaurer des sanctions si la Russie agit agressivement envers l’Ukraine ont été exprimées par le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg ainsi que par le sécrétaire d'Etat des Etats-Unis Anthony Blinken.

Il était également important dans cette situation de faire passer un message à l'Ukraine – même si la Russie demande des preuves écrites que l’OTAN cessera sa croissance dans l’est et ne placera pas des missiles en Ukraine – l’alliance décide par elle même. Si il y a quelques années, la Géorgie et l’Ukraine ont reçu la promesse d’intégrer l’Alliance, ces promesses sont toujours d’actualité.

Il est cependant trop tôt pour parler de l’intégration de l’Ukraine dans l’OTAN, c’est une question qui sera décidée uniquement par l'Ukraine et les pays membres de l’alliance et non la Russie. Il ne faut pas non plus parler des sphères d’influence des états. L’OTAN ne se prépare pas à attaquer qui que ce soit, car c’est une organisation de défense.

Cependant, le 28 novembre, avant la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’OTAN en même temps que le sécrétaire général de l’alliance Stoltenberg, la directrice de la Commission Européenne Ursula von der Leyen est elle aussi arrivée à Riga pour une visite d’Etat. Bien que l’UE et l’OTAN collaborent récemment plus étroitement, une visite commune de la direction de la Commission Européenne et de la direction de l’OTAN n’est pas un événement fréquent. Cela peut signifier que la crise à la frontière de la Biélorussie a des aspects très différents. Il ne s’agit pas d’une attaque militaire claire, ni d'une crise migratoire standard. Cette situation doit être résolue avec des approches multiples.


Commémorations du 30 novembre pour rendre hommage aux victimes de l’holocauste à Rumbula

Le 30 novembre, la Lettonie commémore les évènements d’il y a 80 ans, lorsque, dans la forêt de Rumbula plus de 25 000 personnes emprisonnées dans le ghetto de Riga, ainsi qu’environ mille juifs déportés de l’Allemagne furent tués. Depuis plusieurs années, le 30 novembre pour rendre hommage aux victimes de ces évènements tragiques, des bougies sont déposées et allumées au Monument de la liberté.

La forêt de Rumbula est un des lieux les plus sanglants de Lettonie, car il s’y trouve neuf immenses fosses où les détenus devaient eux-mêmes descendre pour être exécutés. Le 30 novembre et le 8 décembre des milliers d’hommes, de femmes et d'enfants y ont trouvé la mort.

Le 30 novembre s’est tenue une cérémonie de commémoration durant laquelle plusieurs discours ont été prononcés. Parmi ces-derniers, l’adresse du Président de la Lettonie Egils Levits.

« Malheureusement les fantômes du siècle passé n’ont pas disparu et continuent à nous hanter encore au 21éme siècle. Antisémitisme, intolérance, haine raciale, conflits et guerre dans les régions proches et lointaines n’appartiennent pas seulement au passé.

En commémorant, avec tristesse, les victimes de l’Holocauste, parmi lesquelles se trouvent des membres de ma famille, et en pensant au passé douloureux de notre pays et de notre peuple, lequel doit être toujours pris en compte en construisant notre avenir commun, nous devons penser au fait que ces évènements ne doivent jamais disparaître de notre mémoire historique. » a souligné le Président Egils Levits.

Pendant la Seconde Guerre mondiale de 1941 à 1945, environ 70 mille juifs de Lettonie ont été tués et environ 20 000 personnes déportées, provenant d'autres pays.


Tension entre les hommes politiques lettons et les médias publics

Ekrānuzņēmums no 30. novembra raidījuma "Kas notiek Latvijā?"
Ekrānuzņēmums no 30. novembra raidījuma "Kas notiek Latvijā?"

« Les propos de politiciens lettons sur le contenu et le travail des médias publics ainsi que les avertissements de convoquer une séance de la commission du Parlement à ce sujet sont des tentatives pour créer un climat de pression », a noté le directeur du conseil des médias publics et électroniques (SEPLP) Jānis Siksnis dans une interview à la radio lettonne.

A la fin du mois de novembre, sur les réseaux sociaux et dans l’espace public ont eu lieu des affrontements entre différentes opinions concernant le travail des médias publics, et plus précisément les témoignages des évènements sur la crise sur la frontière entre l'UE et la Biélorussie. Les membres du parlement ont exprimé la volonté de réunir un session de la commission parlementaire. Les médias ainsi que l’association de journalistes ont condamné ces propos.

Siksnis a avoué que cette rhétorique de la part des politiciens est étonnante : « Cela signifie que nous avons encore beaucoup à faire pour expliquer le rôle et la valeur des médias publics et la façon dont ils travaillent et pourquoi nous en avons besoin. »

Il a critiqué l’initiative du directeur de la commission parlementaire concernée de convoquer une session sur des questions rédactionnelles. « La loi exprime très clairement que les médias publics sont libres de l’influence politique, économique ou celle d’autres groupes d’intérêt, » a dit le membre du conseil des médias publics et électroniques.

Les affirmations et opinions de politiciens en ce cas doivent être considérées comme des tentatives pour créer un climat tendu, et de se mêler du travail des journalistes, ce qui n’est pas admissible, a dit Siksnis. 

Siksnis a expliqué que le conseil a reçu une plainte sur le contenu des médias publics : « Je peux certainement dire que c'est composé des extraits de matériaux crées par les médias publics dépourvus de contexte. Ces extraits semblent manipulateurs et ne peuvent pas être considérés comme base pour une évaluation concrète.

En même temps, il a confirmé que les médias publics peuvent et doivent être critiqués, afin d'offrir un contenu de meilleure qualité.

L’experte des médias et professeure à L’Université Stradins de Riga Anda Rožukalne, affirme elle aussi que ces tentatives des députés semblent être une volonté d’intervenir contre l’indépendance rédactionnelle.

« Dans ce cas, je ne vois rien de nouveau. Une attitude similaire apparaît de temps en temps de la part des représentants du Parlement . Je vois que dans les milieux politiques, le rôle des médias publics est compris différemment. Nous observons des tentatives visant à lier le travail des médias avec les services de l’état, ou avec des témoignages orientés par des personnes qui sont actuellement au pouvoir, ce qui ne devrait pas être le cas. »

Rožukalne ainsi que l’association des journalistes lettons sont d’accord sur le fait qu’il est nécessaire de créer une discussion, ainsi que de faire de la médiation autour du rôle des médias publics.


 


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