La Lettonie en revue 01/10/2021

Take note – story published 2 years and 9 months ago

Pour la troisième édition de « La Lettonie en revue » les articles ont été sélectionnés du 17 septembre au 1 octobre 2021. Ils portent sur les actualités sociales, économiques, culturelles et scientifiques en Lettonie


En Lettonie, le taux de chômage baisse, mais la disparité des revenus augmente

A cause de la pandémie Covid-19, le chômage en Lettonie a augmenté de 6% à 8%. Ces changements sont mineurs, par rapport aux pronostics énoncés avant la crise. Pour comparer – pendant la crise financière en 2008, plus de 20% d’habitants de Lettonie ont perdu leur emploi. Le taux de chômage reste bas grâce aux aides de l’état – les allocations du temps d’arrêt et autres indemnités. Cependant, les économistes soulignent que pendant la pandémie les pauvres sont devenus plus pauvres et les riches – plus riches.

Au début du mois de septembre 2021 le taux de chômage enregistré constituait 6,5%. La représentante de l’Agence de l’emploi letton Signe Beirande note que les données récentes indiquent que le chômage en Lettonie continue à baisser.

“En ce moment les données opérationnelles pour le 20. septembre montrent que le taux de chômeurs enregistrés en Lettonie est de 6,2%. Toutefois, le nombre des postes vacants enregistrés augmente aussi. Le plus d’emplois sont disponibles dans le secteur de l'immobilier, dans la construction, dans le transport, dans la logistique ainsi que dans le marketing et dans le commerce. Le nombre d’emplois a doublé dans les domaines de distribution de l’eau, et de l’électricité, dans l’industrie extractive, ainsi que dans les services d’information et de communication.”

L’économiste de la Banque Lettonne, Oļegs Krasnopjorovs a souligné que le manque de main d’œuvre est plus prononcé dans les domaines de l’informatique et de la construction. Pour cela il est important d’obtenir le financement provenant du fonds de recouvrement non seulement dans le secteur de la construction, mais aussi dans d’autres domaines.

Krasnopjorovs a également expliqué que la pandémie a eu une influence plus importante sur les jeunes jusqu’à l’âge de 29 ans, souvent moins qualifiés et moins diplômés, qui pour la plupart travaillaient dans le secteur d’hôtellerie ou de restauration.

“Dans l’industrie hôtelière et dans la restauration il y a eu un grand nombre de licenciements. La réduction d’emplois a été plus importante à Riga et à Jurmala que dans d’autres villes lettonnes. Un autre facteur à noter est le fait que ces licenciements touchaient des personnes qui même avant la crise avaient des revenus inférieurs. Nous observons que pendant la crise le nombre d’employés, payés 400 à 700 euros a diminué. En même temps le nombre d’employés qui ont les salaires supérieurs à 3000 ou même 4000 euros a augmenté. Il s’agit d’une société à deux vitesses – des individus avec des bas revenus avant la crise, ont connu une baisse dans leur salaire et ceux qui avaient des hauts revenus, les ont augmenté.”


Les investissements étrangers en Lettonie – une hausse considérable en 2021

Pendant l’année 2021, la Lettonie a connu une forte augmentation d’investissements étrangers. Toutefois pour rendre le pays plus attirant aux yeux d’investisseurs étrangers, il faut améliorer la coopération entre différentes institutions de l’état. Le 17 septembre s’est tenue une réunion entre les membres du Conseil d’investisseurs étrangers et les représentants du gouvernement.

Malgré l’influence de la propagation du virus Covid-19 sur l’économie mondiale, les investissements étrangers en Lettonie augmentent. Les investissements directs de l’étranger pendant la première moitié de l’année 2021 ont déjà dépassé les investissements reçus en 2020 ou 2019.

L’économie nationale – les secteurs de l’immobilier, le commerce et le secteur de production industrielle ont été fortement solidifiés grâce à l’arrivée d’investissements. Toutefois ce sont les start-ups qui sont en première ligne dans l’attrait du financement étranger.

En Lettonie, il existe 320 start-ups. L’année 2021 a été particulièrement bénéfique pour ces derniers, en comparant avec la dernière décennie. Olga Barreto-Gonçalves, la directrice de l’association de start-ups lettons, a noté que pendant toute la dernière décennie les entrepreneurs des start-ups ont bénéficié d’un total de 246 millions d’euros. En huit mois de l'année 2021 les start-ups lettons ont déjà attiré 171 millions d’euros.  Elle a particulièrement souligné le succès de l’entreprise “Printful” dont la valeur du marché vient de dépasser 1 milliard de dollars. D'après Barreto-Gonçalves, cette année, davantage de nouveaux start-ups basent leurs idées dans la science, la biomédecine, et la pharmacologie.

Le conseil d’investisseurs étrangers a attiré l’attention sur plusieurs facteurs à améliorer, pour bénéficier au mieux des possibilités d’investissements. La directrice du conseil, Zlata Elksniņa Zaščirinska a noté que le problème le plus important est la fragmentation de l’administration de l’état. Comme exemple, elle a mentionné la politique d’éducation de la main d’œuvre, qui est conduite séparément par trois ministères différents.


Aina Nagobads Ābols – la disparition d’une diplomate d’exception à l’âge de 101 ans

Aina Nagobads Ābols, première diplomate femme de la Lettonie indépendante, est décédé à l’âge de 101 ans à Paris. Elle a été parmi les premiers dans les années 1990 à porter le nom de la Lettonie en Europe, en travaillant comme ambassadrice en France, en Espagne et au Portugal.

La Lettonie et Madame Nagobads-Ābols ont presque le même âge. Aina est née le 9 juin 1920, environ 2 ans après l’obtention de la première indépendance du pays. Elle a étudié la médecine. En automne 1944 avec tout le personnel de l’Hôpital universitaire elle a été évacuée en Allemagne. En 1949 elle finit les études de médecine à l’Université de Tübingen et se marie avec l’homme d’affaires Guntars Ābols (1921-2016). Avec sa famille ils ont vécu au Maroc (1951-1954), à Paris puis au Vésinet.

A l’âge de 70 ans Nagobads-Ābols devient consule d’honneur de Lettonie en France. Plus tard, l'Ambassadrice de la République de Lettonie en France, en Espagne et au Portugal. De 1992 à 2000 elle a été la représentante permanente de Lettonie à UNESCO. Grâce aux efforts et à l’audace de Madame Nagobads-Ābols, en 1992 le président français François Mitterrand, était le premier chef de gouvernement de l’ouest2 à donner une visite officielle, en Lettonie et dans les Pays Baltes.

Madame Nagobads-Ābols a toujours souligné avec fierté son appartenance à la Lettonie et les accomplissements, la force et la persévérance des lettons. Dans un interview à la Radio Lettonne en 2018, elle remarque que dans les années 1990 les représentants du Ministère d’Affaires étrangères en France s’adressaient à elle comme venant de Laponie: « Voici quel chemin on a eu à faire. Maintenant on nous fait des éloges, on parle de nous. Maintenant nous sommes un pays nord européen, culturel et agile. C’est très émouvant. »

Pour rendre hommage à Madame Aina Nagobads-Ābols et son immense engagement pour le développement et la stabilisation de l’Etat Letton restauré et pour le service d’affaires étrangères, un livre du souvenir sera ouvert au Ministère d’Affaires étrangères le 4 octobre de 14 à 16h et le 5 octobre de 10h à 14h.


“Avant tout, je suis humain” parution du livre “La vie cachée. Journal d’un homosexuel 1927-1949”

L’organisation “Ascendum” en collaboration avec l’association LGBT et leurs amis “Mozaīka” viennent de publier le premier tome de journaux intimes de Kaspars Aleksandrs Irbe “La vie cachée. Journal d’un homosexuel 1927-1949.” Le texte du journal est complété par les commentaires de l’historienne Ineta Lipša, et des photographies de l’archive personnelle de Kaspars Aleksandrs Irbe.

Kaspars Aleksanrs Irbe, qui a vécu à Jurmala, commence à écrire son journal intime en 1927. Il continue son écriture jusqu’à sa mort en 1996. De son vivant, le journal intime a été tenu secret car Irbe était homosexuel. Après sa mort, ce texte est devenu plus connu auprès du public letton.

“Les souvenirs d’Irbe permettent de voyager dans le temps et d’avoir un aperçu de la vie de la communauté LGBT+ à travers différentes époques. On peut y lire des évènements personnels et historiques pendant la dictature de Karlis Ulmanis, pendant l’occupation allemande et soviétique et dans la Lettonie indépendante. Ce journal est un matériel historique extraordinaire, car autres documents de souvenirs de cette échelle n’ont pas été conservés jusqu’à aujourd’hui,” ont expliqué les édieurs.

Irbe n’a pas contribué à la politique, mais il  était un observateur avide d’événements culturels et sociaux. Dans son journal on trouve des descriptions minutieuses des personnes rencontrées, du quotidien, des produits disponibles dans les magasins et autres réalités appartenant aux époques différentes.

« “En moi il y a deux extrêmes – l’enfer et le ciel”, Kaspars Aleksandrs Irbe a écrit dans son journal intime. “L’enfer” réfère peut-être, à ses habitudes sexuelles – à la drague homosexuelle, et aux nombreux contacts anonymes ou semi-anonymes, avec des hommes au centre de Riga ou dans les dunes de Jurmala. Mais “Le ciel” peut-être interprété, comme son amour pour tout ce qui relève de la beauté, pour l’émotion et pour le romanesque. Ce journal est un document historique fascinant, où se révèle une existence quotidienne d’un homosexuel dans le 20é siècle, si dramatique. On y trouve des témoignages exceptionnels, de la communauté queer de la capitale sur un fond historique extrêmement large. La “grande” et la “petite” histoire ainsi se confondent, dans l’expérience personnelle d’un individu.”, écrit le poète Kārlis Vērdiņs sur la quatrième de couverture du livre.

L’historienne Ineta Lipša décrit cette œuvre en s’appuyant sur sa dimension individuelle: “Ce sont des réflexions personnelles, sur les questions de fond. Qui je suis, et comment je me sens? Irbe avait un grand estime de soi. Il était éduqué, il lisait beaucoup et allait régulièrement aux spectacles du Théâtre National et de l’Opéra. Ici se dresse la partie du passé, qui est restée en dehors du récit traditionnel et classique, de l’histoire politique propagé aujourd’hui.”

Ce livre est le premier recueil d’une série d’œuvres. Les journaux intimes écrits dans les années postérieures seront publiés à l’avenir.


Comprendre les glaciers de Svalbard. Les chercheurs lettons retournent en arctique pour continuer leurs recherches

Les chercheurs de la faculté de géographie et des sciences de la terre de l’Université de Lettonie, Kristaps Lamsters, Jānis Karušs, Pēteris Džeriņš, Jurijs Ješkins sont revenus en Norvège à l’archipel de Svalbard après une interruption de deux ans. Pendant cette fin d’été, début d’automne 2021 ils ont continué leurs enquêtes commencées auparavant. A cause de la pandémie, la plus part d’expéditions scientifiques dans les régions polaires ont été suspendues.

Les scientifiques travaillent sur deux glaciers – Waldemarbreen et Irenebreen. Leur but est de comprendre et déterminer avec précision les changements qui ont eu lieu ces dernières années. Cela pourrait permettre de savoir quelle masse du glacier a été perdue et quelle est la structure interne du glacier. Les études sont réalisées en employant un radar géologique fabriqué en Lettonie et des engins téléguidés.

Kristaps Lamsters, un des chercheurs a décrit différentes températures du glacier: « Dans le glacier il n’y a pas la même température partout. Si la température de la glace arrive à zéro, ça signifie que le point de fonte est atteint et la glace commence à fondre. La glace peut fondre non seulement à la surface du glacier mais aussi dans son fondement ou dans un autre endroit ».

La question la plus importante à laquelle les chercheurs essaient de trouver une réponse est, comment il est possible qu’à l’intérieur du glacier il fait 0 degrés alors que tout autour il fait plus froid.

Kristaps Lamsters a expliqué: “(..) Un des facteurs les plus importants pourrait être l’eau provenant de la fonte de la glace supérieure, qui arrive dans les fissures du glacier. Ensuite cette eau gèle et libère la chaleur latente en réchauffant la glace qui se trouve autour. Ainsi la température augmente. Il est important de savoir si cette glace chaude se conservera ou pas. Cela dépend de l’épaisseur de la glace et de la neige qui se trouve ou non sur la srface du glacier. (..)”

Les premières conclusions des chercheurs après être montés au sommet du glacier, sont inquiétantes. En deux ans, la surface de la glace a considérablement diminué. En Arctique l’été dernier a été atypique - plus chaud que d’habitude. La seconde observation est liée à la disparition de la zone pré-glaciale. Il s’agit d’une zone caractéristique des glaciers arctiques. Elle est composée de l’eau surfondue qui s’accumule et gèle devant le glacier. Les chercheurs indiquent que c’est la première année où ces zones pré-glaciales n’existent plus. Donc la fonte du glacier s’accélère et la structure thermique interne du glacier, et sa température changent.

L’expédition favorise la recherche sur le changement climatique en Lettonie. Celle-ci est importante car la Lettonie souhaite obtenir le statut d’état observateur scientifique au Conseil d’Arctique.

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